Le Photopériodisme, terme inventé par les botanistes américains Whigtman Gamer et Henry Allard en 1920 sert à décrire le rapport entre la durée du jour et de la nuit. Ce paramètre est un facteur écologique prépondérant qui influe sur plusieurs paramètres biologiques du développement des plantes dont la floraison et la mise en dormance des bourgeons principalement. Dans le royaume végétal, toutes les plantes influencées par la photopériode ne le feront pas de la même manière. On trouve dans la nature 4 types de végétaux qui ont une relation étroite avec les variations annuelles saisonnières de la photopériode.
Les plantes de jours longs ou hémépériodiques ont besoin d’une phase lumineuse supérieure à un seuil de lumière critique de 12 heures ou de 14 heures consécutive pour fleurir. L’épinard et le fenouil sont des exemples de plantes dites hémépériodiques.
Les plantes indifférentes mais qui auront besoin d’un minimum de lumière pour fleurir. La tomate, les petits pois et le maïs sont des exemples de plantes indifférentes.
Les plantes aphotiques, elles, n’auront aucun besoin en lumière pour fleurir comme c’est le cas pour la pomme de terre ou la Jacinthe.
Et finalement, des plantes dites nyctipériodiques qui ne fleurissent que si la durée de la phase lumineuse durant un jour est inférieure à un seuil appelé photopériode critique soit une dizaine d’heures par tranches de 24 heures. Le cannabis fait partie de cette dernière famille avec le Soja, le Dahlia et le Chrysanthème.
En cours d’une journée de 24 heures, un équilibre instable s’établit dans les tissus végétaux entre la concentration en phytochrome Pfr et Pr. Cet équilibre dépend, en phase lumineuse, de l’intensité de la photoconversion entre les deux formes de phytochrome et, en phase obscure de la dégradation enzymatique du Pfr en Pr.
Dans la culture du cannabis intérieur, il est communément admis par la communauté que les standards de culture en terme de photopériode sont de 18 heures de lumières constantes suivi de 6 heures d’obscurité constantes en phase de croissance végétative et de 12 heures de lumière consécutives suivi de 12 heures d’obscurité en phase de floraison de la plante.
La Technique Reinhard Delp
La Technique Reinhard Delp est un technique qui vous permettra d’économiser de la lumière dans une culture intérieure de cannabis, ce qui implique également une économie d’eau ainsi que de produit phytosanitaires sans perdre pour autant une once en qualité de produit fini, en termes de saveur ou d’effet.
Bien que les photopériodes dîtes standard soient les plus utilisées dans la culture du cannabis que ce soit le 18/6 en croissance ou le 12/12 en floraison, ce ne sont pas les seules qui pourront vous donner des résultats. Certains cultivateurs n’hésitent pas laisser directement la lumière allumée H24 en croissance, d’autres encore utilisent des photopériodes plus exotiques comme 16/10 ou 20/4.
La photopériode standard a fait ses preuves et permet de cultiver des génétiques indica en leur laissant 3 semaines de croissance et un temps de floraison qui tourne autour les 8 à 12 semaines. Vous remarquerez que ces cycles n’existent pas en l’état dans la nature mais ils donnent de bons résultats. En utilisant une photopériode de 24 heures de lumières continues en croissance, vous arriverez à promouvoir une croissance plus rapide étant donné que, plus vous enverrez de photons à la plante, plus elle sintérisera les sucres et les nutriments mais nous devons toutefois vous mettre en garde ; en effet, ce type de cycle peut, selon la génétique, stresser la plante suffisamment pour qu’elle commence à fleurir de manière automatique.
La floraison de la plante de cannabis est due à la production de florigène, une phytohormone qui régule le principe de floraison et qui ne sera produite qu’avec une photopériode de 12 heures d’obscurité minimum. Cela implique qu’une plante qui ne disposera pas des 12 heures consécutives d’obscurité ne fleurira pas ; ainsi, la photopériode de Reinhard Delp sera parfaite pour maintenir des plants mère sans dépenser trop d’énergie électrique et sans générer trop de chaleur. Sa photopériode se décompose en 12 heures de lumière consécutive suivie par 5 heures et demi d’obscurité suivie d’une heure de lumière pour finir par 5 heures et demi d’obscurité. En utilisant ces paramètres, la plante ne dispose jamais de 12 heures d’obscurité en continue l’empêchant de fleurir et nous économisons 5 heures de lumières par jour ce qui représente une économie de 175 heures de lumières au bout de 35 jours ; dépendant de votre contrat et de votre fournisseur d’énergie, vous pourrez faire une économie substantielle.
Le cycle de Reinhalrd Delp devrait pouvoir vous garantir une croissance de vos plantes compactes. Selon lui, sa technique de culture permet au plantes d’avoir des entrenœuds courts et proche entre eux, les plantes ne présenteraient pas d’étirement excessif, la seule différence notable sera une vitesse de croissance légèrement ralenti. Cette technique serait plus adaptée aux génétiques Sativas qui ont une tendance naturelle à l’étirement, les génétiques Indica, elles, ne profiteraient pas d’un tel rythme sachant que les plantes poussent déjà de manière compact naturellement.
Toutes les variétés de cannabis ne se comporteront pas de la même façon face à un cycle en 12/1 (Le cycle de Delp). Certaines variétés s’étireront de trop et produiront des plantes chétive et fragile. Nous vous recommandons de commencer la culture en adoptant une photopériode classique de 18 heures de lumières suivie de 6 heures d’obscurité depuis la germination de la graine et cela, pendant 2 ou 3 semaines avant d’éventuellement commencer avec la technique du 12/1.
L’étape de floraison que propose Reinhard Delp est également très différente de celle que l’on emploie d’habitude ; c’est-à-dire d’un cycle de 12 heures de lumières suivie de 12 heures d’obscurité. Reinhard Delp nous propose deux options ; soit réaliser toute la floraison en adoptant une photopériode de 10 heures de lumière et de 14 heures d’obscurité, soit commencer avec une photopériode de 11 heures de lumière et de 13 heures d’obscurité et enlever toutes les deux semaines une demi-heure d’éclairage (en conséquences de quoi, vous ajouterez logiquement une demi-heure d’obscurité toutes les deux semaines) à votre photopériode. Certains cultivateurs canadiens établissent mêmes leurs photopériode à l’inverse des nôtres, c’est-à-dire qu’ils utilisent en floraison un cycle de 6 heures de lumières et de 18 heures d’obscurité consécutive, qui, bien que cette photopériode soit celle qui reproduise le plus fidèlement le cycle extérieur, nous ne sommes pas persuadés de l’efficacité de ce cycle.
Une variante de ce cycle a également été trouvée afin de favoriser et maintenir une plante mère. Il s’agit du cycle en 12/2 (12/4/2/4) ; c’est un cycle de Delp auquel on a rajouté une heure de lumière afin de faire pousser les plantes mères un peu plus vite.
Cette technique facile à mettre en œuvre vous permettra effectivement de faire des économies aussi bien en énergie qu’en solution nutritive et comme nous l’avons vu au préalable, selon la génétique de vos plantes, ce changement peut être le bienvenue pour le développement de la plante par contre vous aurez une récolte quelque peu moins fournie qu’en 12/12 ainsi qu’éventuellement un taux de THC réduit. Comme vous pouvez le voir la technique Reinhalrd Delp a ses avantages et ses inconvénients, c’est à vous de voir ce qui est le plus important à vos yeux et de mettre en pratique la photopériode qui vous convient le mieux.