Si vous êtes un consommateur de cannabis, vous avez peut-être déjà ressenti l’effet green out, cette sensation de vertige et de palpitations après avoir fumé du cannabis. Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi cela se produit et s’il existe un moyen de l’éviter ? Ci-dessous, nous répondons à toutes vos questions.
Le green out, c’est quoi ?
Les effets du green out se manifestent par des symptômes très similaires à ce que l’on appelle communément un bad trip en français, ou parfois une crise blanche. Ces termes sont utilisés pour désigner l’inconfort que peuvent ressentir certains consommateurs de cannabis lorsqu’ils franchissent leur seuil de tolérance. En d’autres termes, il s’agit d’une sorte de surdosage ou d’intoxication au cannabis. Cela se produit généralement lorsque l’on l’on consomme une dose excessive en un laps de temps réduit. Rassurez-vous, l’overdose de cannabis ne peut provoquer la mort. Toutefois, elle peut s’accompagner de symptômes très désagréables.
Lorsqu’une personne dépasse la dose qu’elle peut tolérer, l’effet agréable et relaxant du THC s’estompe. Il fait alors place à des symptômes entraînant un intense malaise, tant physique que mental. D’une part, le cannabis peut provoquer des effets physiques très désagréables tels que des sueurs froides, des palpitations, une pâleur, des nausées et des vertiges. D’autre part, ces symptômes physiques peuvent s’accompagner d’émotions négatives qui déclenchent l’anxiété et la paranoïa.
Bien évidemment, ces effets désagréables ne concernent pas les patients consommant du CBD dans un cadre médical ou en médecine parallèle. Ce cannabinoïde non psychoactif offre des bienfaits relaxants sans risque de surdosage ni d’effets secondaires.

Comment le THC agit-il pour déclencher un greening out ?
Pour mieux comprendre l’effet du green out, il convient de rappeler comment le THC agit dans le cerveau et l’organisme. Notre corps possède son propre système endocannabinoïde (SEC), se composant de différents récepteurs cannabinoïdes (CB1 et CB2) et d’autres cannabinoïdes tels que l’anandamide (la « molécule du bonheur »). Le SEC régule des fonctions biologiques très importantes telles que le métabolisme, les fonctions cérébrales, le système nerveux et d’autres. Lorsque le THC entre en jeu, il se lie à eux dans un système de serrure et de clé, créant une interaction qui modifie la perception et la conscience.
Syndrome de la sérotonine
La sérotonine est l’hormone du bonheur, mais lorsque le cerveau la produit en grande quantité, elle peut devenir problématique. C’est exactement ce qui se passe lorsque l’on consomme une grande quantité de THC : le cerveau se sent surstimulé et commence à produire un excès de sérotonine. Un surdosage de cette hormone entraîne souvent un état pathologique appelé « syndrome sérotoninergique ». Les symptômes de ce phénomène sont d’ailleurs très similaires à ceux d’un bad trip.

Syndrome d’hyperémèse cannabinoïde (SHC)
Il existe une autre affection appelée syndrome d’hyperémèse cannabinoïde, ou simplement syndrome cannabinoïde (SHC). Celui-ci peut entraîner un greening out très handicapant. Il est généralement causé par une consommation prolongée de THC. Les symptômes habituels se manifestent par des nausées, une déshydratation et des douleurs abdominales. Les deux événements, tant le SHC que le syndrome sérotoninergique, sont très rares. Généralement, lorsque cet ensemble de symptômes se manifeste, il s’agit simplement d’une crise blanche.
Facteurs favorisant l’effet green out
Il convient de préciser que l’effet green out ne touche pas tout le monde. C’est pourquoi il est important de connaître les facteurs tendant à favoriser son apparition.
Consommation excessive de THC
Il s’agit du principal déclencheur de l’effet green out et du facteur de risque le plus probable. En cas de consommation excessive de cannabis, le THC peut surcharger les récepteurs du système endocannabinoïde. Ceux-ci réagissent en envoyant des réponses désagréables telles que la transpiration, les nausées ou l’anxiété.
Tolérance individuelle
Chaque personne a sa propre sensibilité au THC. Certains ressentent les effets avec une petite dose, d’autres ont besoin de plus pour les apprécier. Les consommateurs les plus exposés au risque de green out sont ceux qui présentent une sensibilité aiguë, même s’ils ne prennent que de petites doses.

Consommer du cannabis avec de l’alcool
Dans de nombreux cas, l’effet green out dû à l’inhalation de cannabis après avoir bu de l’alcool. Ce mélange de composés modifie la façon dont le corps transforme le THC. Cela peut entraîner des effets imprévisibles et très négatifs. Il en va de même si le cannabis est associé à d’autres drogues.
Facteurs psychologiques et environnementaux
Si l’environnement ou la prédisposition mentale sont empreints de négativisme, l’effet green out devient plus probable. Les personnes qui souffrent d’anxiété dans leur vie quotidienne sont davantage susceptibles d’éprouver des sentiments de paranoïa et de malaise. En outre, si l’environnement n’est pas familier, s’il est plein de stimuli ou s’il s’agit d’un lieu peu sûr, l’expérience peut devenir encore plus négative.
Consommation irresponsable
Lorsqu’on consomme du cannabis, il est important d’apprendre à identifier ses propres limites et de comprendre les réactions de notre corps au THC. Par conséquent, expérimenter directement des doses élevées, sans savoir comment cela peut affecter notre corps, est considéré comme une forme de consommation irresponsable. Celle-ci augmentera les chances de voir l’expérience se transformer en green out ou en bad trip.
Comment savoir si je souffre d’un green out ?
Voici quelques-uns des symptômes d’un green out :
- Nausées et vomissements
- Vertiges
- Manque de coordination
- Augmentation du rythme cardiaque
- Paranoïa et anxiété
- Lourdeur et manque de mobilité des membres
- Vertiges et perte de concentration
- Frissons ou transpiration
- Problèmes respiratoires
- Hallucinations (rares)

Combien de temps l’effet green out dure-t-il ?
Ces effets désagréables peuvent durer aussi longtemps que la défonce du cannabis. La durée du high dépend essentiellement de la quantité consommée, de la tolérance individuelle, du taux de THC de la variété de cannabis choisie. D’autres facteurs peuvent également intervenir, comme le teint de peau naturel de l’intéressé, de son métabolisme et du moment de son dernier repas. Ainsi, les effets peuvent durer d’une heure à une journée entière, si l’on consomme de grandes quantités d’herbe.
Que faire en cas de green out ?
Le fumeur qui subit ce phénomène devra être surveillé et accompagné en permanence par une personne de confiance. Il est conseillé de se reposer dans un endroit calme, à l’abri des stimuli, surtout s’il entre dans un état de paranoïa.
Par ailleurs, il est conseillé de s’hydrater et de consommer des terpènes tels que le limonène (présent dans les agrumes, surtout sur la peau), ou le bêta-caryophyllène (présent dans le poivre noir, le romarin et le clou de girofle). Ces terpènes peuvent contribuer à atténuer les effets du THC. Le CBD, sous forme de gouttes, de tisane CBD, de gélules, de fleurs de chanvre ou de concentrés, peut également atténuer les symptômes. L’idéal est de se distraire et de faire preuve de patience, en sachant que la mauvaise passe sera éphémère.